Selon la conception de la " médecine de la Terre " des Indiens d'Amérique du Nord, les énergies contenues dans nos gènes déterminent les traits principaux de nos personnalités ainsi que les potentiels que nous devrons développer. À notre naissance, ces énergies se fondent avec les forces à l'oeuvre dans la nature à ce moment-là.
L e mot " chaman ", bien que d'origine sibérienne, est utilisé dans toutes les parties du monde depuis la fin du XIXe siècle comme synonyme de " sorcier ", " devin ", " homme-médecine ", etc. Durant l'initiation du chaman sibérien, le premler contact avec les esprits prend toujours l'aspect d'une attaque violente qui engendre une destruction complète de la personnalité de " l'apprenti sorcíer ". Les esprits le torturent et le démembrent avant de le reconstituer.
Malgré les grandes distances qui les séparent, le chamanisme des Indiens du Mexique et d'Amérique du Sud et celui des peuples de Sibérie présentent d'étranges similitudes, à commencer par la représentation du monde et les rites initiatiques qu'ils ont : comme son " collègue " sibérien, le sorcier amérindien se distingue des gens ordinaines par sa maîtrise de la transe et du voyage de l'âme.
La répression systématique des chamans par les Occidentaux a commencé au XVe siècle, lorsque les premiers prêtres catholiques espagnols qui accompagnaient les conquistadores ont débarqué dans les Caraïbes et en Amérique latine.
A ujourd'hui, le chaman n'est plus un guérisseur " généraliste " auprès duquel le clan, la communauté se rend pour réparer tous les désordres, conseiller, soigner, prédire l'avenir. Son rôle est circonscrit à des aspects bien précis de la vie quotidienne. En Sibérie comme dans beaucoup d'autres régions, il remplit principalement les fonctions de guérisseur. En Inde, il s'est spécialisé dans les rites funéraires ;
En Occident, un mouvement assez différent du chamanisme traditionnel a vu le jour à la faveur des désillusions de l'homme moderne face à une réalité de plus en plus vide de sens. Appelé néochamanisme, il mêle des coutumes traditionnelles (rituels de guérison, plantes médicinales, etc.) et des valeurs plus contemporaines propres à l'homme occidental (retour à la nature, redécouverte de la spiritualité, développement personnel, etc.). Ce courant a vu le jour à la fin des années 1960 aux États-Unis, principalement sous l'impulsion de l'ethnologue Carlos Castaneda.